Opticien Balaruc-le-Vieux Cc Carrefour - Krys
Marion V
Délais d’attente en ophtalmologie : vers une diminution en 2018 ?
87 jours : tel est le délai d’attente moyen en France pour l’obtention d’un rendez-vous chez l’ophtalmologiste. Un chiffre qui, s’il est à nuancer selon les régions, est resté stable pour la première fois depuis bien des années. En effet, les actions menées par le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) commencent à porter leurs fruits et pourraient même entraîner dès 2018 une réduction significative des délais. Explications.
Selon une étude réalisée par l’Ifop et publiée en décembre 2017, les Français doivent en moyenne attendre 87 jours pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste. Un délai très important donc qui toutefois connaît de fortes disparités selon les régions concernées : alors qu’il se situe à 46 jours en Ile-de-France et 48 jours en région PACA, il atteint jusqu’à 146 jours en Normandie et même 156 jours en Bretagne ! Les professionnels de la santé visuelle sont pour autant optimistes : “On observe cette année pour la première fois une stabilisation des délais d’attente alors que l’on pouvait s’attendre encore à une aggravation. Les mesures que nous avons mises en place commencent à payer et la courbe pourrait enfin s’inverser”, commentait lors d’une conférence de presse Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France. Ce dernier a en effet lancé il y a un an la campagne “Zéro Délai en 2022”, articulée autour de deux leviers majeurs : l’augmentation du nombre d’ophtalmologistes formés et le déploiement massif de la délégation de tâches aux orthoptistes et opticiens.
Si le Snof continue de promouvoir l’augmentation du nombre de postes attribués à l’ophtalmologie à l’Examen Classant National - 141 postes seulement ont été attribués en 2017 “alors que 200 postes étaient nécessaires” selon Thierry Bour -, les avancées en matière de réduction des délais se situent davantage du côté des délégations de tâches et d’une plus grande coopération entre ophtalmologistes et orthoptistes. Trois protocoles en télémédecine existent aujourd’hui et les ophtalmologistes sont prêts pour en accélerer le déploiement sur l’ensemble du territoire.
Le premier protocole, baptisé RNO pour renouvellement d’optique, consiste en un bilan visuel que réalise l’orthoptiste dans le cadre d’un renouvellement ou de l’adaptation de corrections optiques chez les patients de 6 à 50 ans : celui-ci est ensuite transmis en différé à l’ophtalmologiste qui établit une ordonnance. Mis en place dans certaines régions de façon dérogatoire, ce protocole passe en 2018 dans le régime commun et concerne aujourd’hui les orthoptistes libéraux. Il s’agit bien sûr d’une avancée de taille puisque cela va permettre de réduire de 12 mois à 15 jours les délais d’attente pour le renouvellement de lunettes.
L’optimisation de deux autres protocoles en télémédecine vont eux aussi participer à la réduction considérable des délais d’attente, tout en offrant un meilleur suivi aux patients et en privilégiant le dépistage de la population L’un concerne le suivi du glaucome chronique simple stabilisé ou d’une hypertonie oculaire simple, avec des contrôles alternés entre orthoptistes et ophtalmologistes. Le second concerne le dépistage de la rétinopathie diabétique via des photographies du fond de l’œil réalisées par l’orthoptiste, dans le cadre du suivi oculaire du patient diabétique avec lecture médicale du dossier par l’ophtalmologiste. Aujourd’hui, ce protocole ne concerne que 6 000 patients mais pourrait à terme concerner 600 000 personnes.
S’il reste encore à la Sécurité sociale bien des modalités à définir pour la mise en place effective et rapide de ces trois protocoles, 2018 pourrait en tout cas être synonyme d’avancées majeures en matière d’accès aux soins ophtalmologiques.
Source : conférence de presse du SNOF du 19 janvier 2018.
Le glaucome est une maladie dont les conséquences au niveau oculaire peuvent conduire à la cécité totale. Il s’agit de la deuxième cause de cécité en France.
La DMLA, dégénérescence maculaire liée à l’âge, est la première cause de cécité des personnes de plus de 50 ans des pays industrialisés. Elle est également largement répandue car elle touche 50% des personnes à 80 ans.
Marion V
Elisabeth G
Anne-Laure P
Aurélie C